Au premier jour des grèves contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, le gouvernement a saisi la perche tendue par la CGT, à savoir organiser des discussions dans chaque entreprise concernée, pour sortir au plus vite de la crise. Mais les choses sérieuses ne font que commencer, le gouvernement refusant catégoriquement de revoir sa copie et les syndicats décidant de poursuivre la grève.
Chaque camp a fait un pas. Dès mardi soir, Bernard Thibault avait esquissé une sortie de crise en proposant des négociations entreprise par entreprise (SNCF, RATP, EDF et GDF) sur chaque régime spécial, à la condition que l'Etat y participe. Jusqu'alors, le patron de la CGT réclamait une négociation globale avec l'Etat.
Le gouvernement a répondu favorablement à cette proposition. Il enverra un représentant à ces négociations. Les conditions sont "réunies pour que l'ensemble des organisations syndicales puissent participer aux négociations d'entreprise et de branche", a estimé dans la soirée Nicolas Sarkozy. Par conséquent, le conflit social "doit s'arrêter le plus vite possible dans l'intérêt des usagers", a fermement averti le président.
Dans un courrier envoyé aux syndicats en milieu de soirée, Xavier Bertrand prévient que les négociations doivent se dérouler "rapidement" dans les entreprises et progresser "à un rythme soutenu". Répondant à une revendication de la CGT, il indique que "l'objectif d'un mois de négociation dans l'entreprise ou la branche peut être retenu". Un délai compatible avec le souhait du gouvernement d'aboutir avant la fin de l'année. Mais le ministre prévient aussitôt: "A l'issue de ce délai, les textes réglementaires relatifs à la réforme des différents régimes spéciaux seront rendus publics puis publiés".
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