François Hollande a salué Jean Jaurès, mercredi à Carmaux, dans une forme de plaidoyer en faveur des réformes engagées par son gouvernement et contestées par sa propre majorité."Jaurès, l'homme du socialisme, est aujourd'hui l'homme de toute la France, on se l'arrache, on se le dispute", a souligné le président de la République venu honorer dans ce fief de la gauche cette grande figure du socialisme, dont on fête cette année le centenaire de la mort.
Il a pu aussi mesurer son degré d'impopularité dans ce fief socialiste qui avait voté à 70% pour lui en 2012. Il a ainsi été copieusement sifflé et hué à son arrivée par des habitants furieux d'avoir été cantonnés derrière des barrières de sécurité sans pouvoir accéder à la place Jean Jaurès où le chef de l'Etat a déposé une gerbe au pied de la statue du grand homme.
Dans cette foule figuraient aussi nombre d'électeurs déçus après avoir voté Hollande il y a deux ans. "C'est une honte que nous soyons interdits. Il y a deux ans, j'étais sur la place Jean Jaurès", se plaignait ainsi une habitante, se souvenant de la visite du président alors candidat le 16 avril 2012, quelques jours avant le 1er tour de la présidentielle. "S'il voyait ça, Jaurès, il se retournerait dans sa tombe!", s'indignait une autre déçue, tandis qu'un troisième, éberlué, commentait: "se faire siffler quand on est socialiste sur les terres de Jaurès, il faut le voir pour le croire".
Pour calmer le jeu, le président a finalement quitté sa voiture pour aller au devant de la population, serrant des mains et se prêtant volontiers à des séances de photo. "Ca me toujours fait plaisir de rencontrer les Français, avec ce qu'ils peuvent dire parfois d'encouragements (...) parfois aussi d'exigence, d'impatience et moi, je suis là pour ça", a simplement constaté François Hollande après ce difficile retour sur le terrain.
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