Mouammar Kadhafi est arrivé lundi à Paris pour une visite de cinq jours qui déchaîne les critiques jusqu'au sein du gouvernement. Il a été reçu par Nicolas Sarkozy qui a annoncé la signature de contrats pour "une dizaine de milliards d'euros". La Libye a confirmé l'achat de 21 Airbus pour les compagnies Afriqiyah et Libyan Airlines, lors d'une cérémonie à l 'Elysée.
Le Président français, accusé d'avoir sacrifié les principes à la "realpolitik" ou à la "diplomatie du carnet de chèques", a assuré avoir demandé dès son premier entretien au leader libyen de "progresser sur le chemin des droits de l'Homme". "La France reçoit un chef d'Etat qui a choisi de renoncer définitivement à la possession de l'arme nucléaire (...) de rendre les stocks (d'armes de destruction massive) de renoncer définitivement au terrorisme (...) de libérer les infirmières bulgares détenues pendant plus de huit années", a martelé Nicolas Sarkozy devant la presse.
Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, a eu des mots très durs: "Notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits". Elle a ensuite atténué la portée de ces déclarations après avoir été reçue à l'Elysée.
La visite du colonel Kadhafi consacre le retour de la Libye sur la scène internationale après des années d'isolement. Tripoli avait commencé à sortir de cet isolement en 2003 après avoir renoncé à développer des armes de destruction massive et indemnisé les victimes des attentats de Lockerbie au-dessus de l'Ecosse (270 morts en 1988) et contre un DC-10 français d'UTA au dessus du Niger (170 morts en 89).
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