Le Canard Enchaîné a publié une partie d'un document attribué à la DGSE (services secrets français) faisant état en novembre 1996 d'un compte ouvert au nom de Jacques Chirac à la Tokyo Sowa Bank en 1992. L'existence de ce compte et de l'implication de la DGSE qui s'est intéressée à l'affaire a refait surface au printemps 2006 avec l'audition devant les juges de l'affaire Clearstream, du général Philippe Rondot.
La note publiée par le Canard figure, selon l'hebdomadaire, au scellé 8 de l'instruction Clearstream. Sur ce message expédié par le représentant de la DGSE à l'ambassade de France à Tokyo à l'époque, on peut lire: "le montant des sommes versées sur le compte ouvert par Sowa au nom de M. Chirac serait de soixante-dix oku-yens, soit sept milliards de yens, soit environ 300 millions de francs".
Dans un livre intitulé "Machinations" , à paraître le 16 novembre, les journalistes Karl Laske et Laurent Valdiguié évoquent également cette affaire, en citant la note de la DGSE envoyée de Tokyo le 11 novembre 1996. Selon Le Canard Enchaîné et l'ouvrage de MM. Laske et Valdiguié, la "taupe" de la DGSE dont le pseudonyme est "Jambage" a eu accès à des documents internes de la banque japonaise dirigée par Shoichi Osada, un ami de M. Chirac. La banque devait faire faillite en 2001.
Le président, qui découvre le message peu de temps avant la campagne présidentielle de 2002, somme la DGSE de s'expliquer sur une enquête qui aurait été conduite contre lui par le service secret. Après la réélection du président, un magistrat détaché à la DGSE, Gilbert Flam, qui a traité ce dossier, est remercié. En juillet 2002, c'est au tour de M. Cousseran d'être débarqué.
"L'Elysée oppose à nouveau un démenti catégorique aux allégations mensongères selon lesquelles le président de la République aurait possédé un compte bancaire au Japon", a indiqué la présidence.
|