Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont croisé le fer lors d'un débat télévisé dont la courtoisie affichée a été lézardée d'éclairs de virulence à l'initiative d'une candidate socialiste très pugnace.
Par instants d'un aplomb bravache face à un Nicolas Sarkozy quelque peu décontenancé, Ségolène Royal, qui accuse cinq points de retard sur son adversaire, a joué son va-tout pour la victoire durant plus de deux heures. Jusqu'à provoquer le président de l'UMP en fin de débat sur le problème des enfants handicapés, l'accusant d'"immoralité" et de "mensonge".
Favori des sondages avec 51% à 53% des intentions de vote, le président de l'UMP, grand gagnant du premier tour avec 31,18% des voix, s'est efforcé de lui opposer pondération, sang-froid et "pragmatisme", en contrepoint de l'image de "brutalité" que veulent lui accoler les socialistes.
Nicolas Sarkozy a renvoyé à Ségolène Royal l'accusation, lui demandant de "se calmer" lors du vif échange sur le handicap. "Pour être président de la République, il faut être calme", lui a-t-il dit. "Vous sortez de vos gonds avec beaucoup de facilité". "Je ne m'énerve pas, je me révolte", lui a répondu la candidate socialiste. "Qu'est-ce que ça doit être quand vous êtes énervée!", raille-t-il alors. "Pichenette", relativise l'intéressée.
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