Après une nouvelle journée de manifestations contre le régime de Mouammar Kadhafi, lundi 21 février, les émeutes ont gagné la capitale, Tripoli, pour la première fois depuis le début des troubles.
Selon Al-Jazira, des avions de l'armée de l'air libyenne ont ouvert le feu à munitions réelles sur des manifestants dans de nombreux sites de la capitale. Les autorités libyennes ont parlé d'une opération contre "ceux semant la terreur" menée à Tripoli. "Ce à quoi nous assistons aujourd'hui est inimaginable. Des avions et des hélicoptères de l'armée de l'air bombardent aveuglément un secteur après l'autre. Il y a de nombreux morts", a déclaré un habitant cité par la chaîne.
Selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH), plusieurs villes du pays seraient tombées aux mains des manifestants à la suite de défections dans l'armée : Benghazi, Syrte – dont la chute a été démentie par des témoins – Tobrouk, Misrata, Khoms, Tarhounah, Zeiten, Zaouia et Zouara.
La chaîne Al-Arabiya rapporte que 166 personnes ont été tués dans la seule journée de lundi à Tripoli. Cela viendrait s'ajouter au bilan de la FIDH, qui fait état de "entre 300 et 400 morts, probablement plus près de 400" pour les cinq derniers jours. Une autre ONG, Human Rights Watch, avait fait état, dans la matinée, d'un bilan d'au moins 233 morts. |