Éric Woerth a déclaré sur France 2: "il y a une décélération incontestable de la mobilisation". Jeudi soir, au terme d'une nouvelle journée d'action contre les retraites, le ministre du Travail a fait part de son soulagement, estimant qu'il y avait "moins de monde dans les rues" que lors de la précédente journée de grève, le 7 septembre dernier. "Cette décélération est le signe que notre réforme est juste et efficace", n'a pas hésité à avancer Éric Woerth.
Pourtant, les syndicats ont tiré des conclusions diamétralement opposées aux siennes. La CGT et la CFDT estiment à près de 3 millions le nombre de personnes ayant manifesté dans les rues de France jeudi. Un chiffre en hausse par rapport au 7 septembre (2,7 millions). Le ministère de l'Intérieur a, lui, diffusé le chiffre de 997.000 manifestants, soient 100.000 de moins que la journée précédente. "On n'est pas dans l'état d'esprit de savoir qui perd ou qui gagne", a toutefois temporisé Éric Woerth jeudi soir. "L'essentiel, c'est de sauver le système des retraites", a-t-il martelé, refusant de se livrer à un "petit jeu de comptage".
"Cette réforme sera votée et appliquée", assure-t-il, promettant toutefois que le débat allait se poursuivre au Sénat. "La question des femmes, il faut bien la poser", a-t-il lâché, conscient que le sujet suscite beaucoup d'incompréhension, y compris au sein même de la majorité. Mais là encore, si Éric Woerth entrouvre la porte, il se montre aussi très frileux à l'idée d'accepter une dérogation sur l'âge de départ à la retraite des femmes.
Martine Aubry, a jugé jeudi "pitoyable" l'appréciation de l'Elysée sur une "baisse" de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites, affirmant au contraire que le mouvement était en train de s'étendre. "Les chiffres annoncés par l'Elysée, c'est un peu pitoyable", a commenté Mme Aubry sur i-Télé, en réaction au commentaire à la présidence sur une "baisse sensible" des grévistes et des manifestations par rapport à la précédente journée d'action |