Moins de cinq mois après avoir constitué un "gouvernement de combat", Manuel Valls a présenté lundi la démission surprise de son équipe pour écarter Arnaud Montebourg, qui avait vivement critiqué les choix économiques deFrançois Hollande. A la veille de l'annonce du nouveau gouvernement, prévue dans la journée de mardi, le ministre sortant de l'Economie a pris les devants en annonçant qu'il reprenait sa liberté. Tout comme sa collègue de la Culture, Aurélie Filippetti, qui déclare dans une lettre ouverte au chef de l'Etat et au Premier ministre que "le débat qui a été ouvert sur la politique économique est salutaire et nécessaire".
Le ministre sortant de l'Education nationale, Benoît Hamon, autre figure de l'aile gauche du Parti socialiste, a lui aussi choisi de partir, par souci de "cohérence" et "d'honnêteté politique". Sur France 2, il a toutefois déclaré qu'il restait dans la majorité et souhaitait la réussite de la gauche pour faire face notamment à la montée du Front national. "Je soutiens évidemment un gouvernement avec lequel j'ai des désaccords", a dit pour sa part sur TF1 Arnaud Montebourg, qui a reconnu ne pas avoir "prévu que les choses s'accélèrent de cette manière."
En annonçant la démission du gouvernement, lundi matin, François Hollande précisait dans un communiqué qu'il avait demandé à Manuel Valls de désigner "une équipe en cohérence avec les orientations qu'il a lui-même définies pour notre pays". Ce remaniement - il s'agira du quatrième gouvernement de l'ère Hollande - intervient à quelques semaines des débats sur la loi de finances pour 2015 qui s'annonçaient déjà houleux en raison de la fronde menée par plusieurs députés PS.
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