L'enquête sur la mort de Rémi Fraisse, dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), privilégie la thèse d'un décès dû à une grenade offensive lancée par les gendarmes après la découverte de traces de TNT sur ses vêtements, a annoncé mardi le procureur.
"On a retrouvé des traces de TNT sur certains scellés provenant des effets vestimentaires de la victime", a annoncé le procureur d'Albi, Claude Dérens à la presse. Ces résultats d'analyses "orientent donc l'enquête puisque la mise en ?uvre d'un explosif militaire de type "grenade offensive" semble acquise au dossier", a dit le magistrat.
Le TNT figure en effet "dans la composition des charges des grenades lacrymogènes ou offensives utilisées par les gendarmes", a précisé le procureur, lisant une déclaration écrite. En résumé, l'enquête "ne peut donc aujourd'hui exclure le rôle de la grenade offensive jetée depuis la redoute où s'étaient retranchés les gendarmes dans la nuit de samedi à dimanche", lorsqu'ils affrontaient des opposants au projet de barrage, à Lisle-sur-Tarn.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a aussitôt annoncé qu'il avait décidé de suspendre l'utilisation des grenades offensives utilisées par la gendarmerie. Une inspection générale doit "déterminer les conditions d'utilisation de ces projectiles dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre", a-t-il dit.
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