Il ne reste que quatre jours à l'exécutif pour tenter de ramener à la raison les députés PS qui menacent de ne pas voter le programme de stabilité. Ministres et dirigeants PS multiplient les mises en garde à l'adresse des récalcitrants. «Chaque député de la majorité est là parce qu'il y a une majorité. Et chacun sait que cette majorité, elle est issue d'une majorité présidentielle. Chacun doit être en cohérence. Mais chacun a droit à ses colères», a redit jeudi sur France Info le ministre de l'Économie Michel Sapin.
Il est bien question de sanctionner les députés indisciplinés qui ne voteront pas le plan mardi. À tout le moins, d'agiter cette menace «afin d'éviter que la grogne ne gagne les parlementaires PS hésitants», confie un député frondeur. La décision de durcir le ton aurait été prise «à l'Élysée mercredi matin», assure un pilier du groupe PS.
Invité jeudi du «Talk Orange-Le Figaro», Bruno Le Roux s'est montré très catégorique, presque tranchant. «C'est exactement ça!», a lâché le président du groupe PS à l'Assemblée quand son intervieweur a employé le terme de «sanctions». «Je ne doute pas du choix de la majorité, parce que c'est la majorité qui gouverne, et il en va de sa responsabilité de poursuivre l'œuvre engagée par le président», a également déclaré mercredi Manuel Valls lors du déplacement qu'il a effectué en Eure-et-Loir. «Ne nous parlons pas qu'à nous-mêmes, parlons d'abord aux Français. Les Français attendent du courage, de la vérité, du volontarisme et de la justice», a-t-il ajouté. L'exclusion du groupe PS fait partie des menaces brandies.
Les menaces de l'exécutif et de la présidence du groupe PS n'impressionnent guère les élus rebelles. «Compte tenu de l'état de la majorité, je ne crois pas à des exclusions», confie un député qui votera le texte. «S'ils devaient nous sortir du groupe, ils déclencheraient une crise en actant la scission», estime un autre, classé dans le camp des frondeurs. Jamais, depuis le début du quinquennat, les relations n'auront été aussi tendues entre l'exécutif et les députés PS. «François Hollande devrait se demander si ce qu'il a vécu mercredi à Carmaux, ce n'est pas ce que nous vivons chaque fin de semaine dans nos circonscriptions», soupire Baumel.
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