François Hollande a tenu mercredi soir son premier meeting de 2012, à quatre mois du premier tour, devant plusieurs milliers de personnes à Mérignac. «Certains nous disaient vous êtes seuls à être candidat, l'autre présente ses vœux. Mais vous êtes venus de votre plein-gré ! Vous, vous n'avez pas été convoqués sur ordre pour des vœux officiels », s'amuse t-il. «l'autre» c'est Nicolas Sarkozy mais son nom ne sera pas une fois prononcé en une heure vingt de discours.
Dans l'après-midi, lors d'une conférence de presse, il a répondu à la première polémique de l'année, sur l'expression «sale mec» dont il aurait affublé le chef de l'Etat. Il en reparle à la tribune. «J'ai compris depuis plusieurs semaines que le combat qui m'attend sera rude (...) Je ne parle pas des attaques et dénigrements qui sont le lot de toutes les campagnes. Je parle des polémiques sciemment entretenues» par l'UMP, attaque le candidat. «Cet acharnement ne doit pas nous impressionner je pense même que c'est un hommage. Si nous sommes la cible, c'est bon signe. S'ils nous jugeaient faibles seraient-ils si acharnés? S'ils avaient la vérité pour eux auraient-ils besoin de la travestir?».
Le discours est divisé en trois tiers: bilan de Sarkozy -«qui va mieux depuis cinq ans? C'est la France de tout en haut»-, portrait de la France et de ses atouts, puis déroulé de propositions. «J'en connais qui ont des inquiétudes. Ils se demandent si nous avons des propositions... Qu'ils ne craignent rien, nos propositions ne seront pas les leurs. Il n'y aura pas de risque de confusion. Ils peuvent même dire ce qu'ils veulent faire, nous ferons le contraire», lance Hollande, qui refait la liste de ses propositions du contrat de génération à la création de postes dans l'Education en passant par la réforme fiscale. Son projet «tient en trois mots: redressement, justice et espérance».
Hollande lance une fois de plus un appel au vote utile: «Votez dès le premier tour, n'oubliez pas, dès le premier tour!». Accoudé au pupitre à la manière de François Mitterrand, il joue à fond le parallèle, à quelques jours de son pèlerinage sur la tombe du seul président socialiste de la Ve République.
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