La réforme des rythmes scolaires a fait mardi l'objet d'un vif échange à l'Assemblée: l'UMP a réclamé un report en réponse à "la colère du peuple de France", et Vincent Peillon l'a accusée en retour de "jouer sur des peurs" avant les municipales. Jean-François Copé a critiqué "une réforme qui plonge l'école française dans un désarroi total", évoquant des enfants "épuisés par l'augmentation du temps scolaire", "déboussolés par l'arrivée de nouveaux intervenants, surtout en maternelle". "Vous avez humilié les enseignants en les écartant de la réforme. Ils voient débarquer dans leurs classes des intervenants sans formation et hors temps scolaire. Vous créez des inégalités profondes entre les villes et les communes rurales qui n'ont pas les équipements et les moyens de les financer. Vous perturbez les parents qui sont eux aussi inquiets pour leurs enfants", a affirmé le patron de l'UMP. "On a compris que vous aviez un rendez-vous politique avec les municipales, faites attention à ne pas enfourcher ce cheval, vous risquez de tomber et la chute sera lourde", a lancé le ministre de l'Education nationale, répondant au président de l'UMP. "Pour mettre en œuvre cette grande réforme, il faut partager des valeurs et les valeurs que nous portons ce sont celles non pas de l'électoralisme à courte vue, non pas de l'émotion, non pas de la préférence aux peurs qui d'ailleurs ne vous bénéficieront pas mais à un autre parti, mais c'est celle du véritable courage, du progrès, de la justice, de l'instruction et de l'intérêt de tous les enfants".
|