Après l'annonce erronée de François Fillon à propos d'un policier tué et les propos musclés de Nicolas Sarkozy à Dammarie-les-Lys, la gauche a accusé jeudi la droite de ressortir l'épouvantail de l'insécurité dans une tentative de "récupération" à visée électoraliste, à l'approche du second tour des régionales.
Deux jours après la mort d'un policier tué dans une fusillade avec des etarras présumés, le président s'est rendu à Dammarie-les-Lys pour y rencontrer la famille de la victime et prononcer un discours musclé, réclamant notamment qu'on applique "systématiquement" une peine de sûreté incompressible de 30 ans pour tous ceux qui portent atteinte à un membre des forces de l'ordre.
Cette intervention présidentielle survient au lendemain d'un meeting où François Fillon, en chef des troupes de la majorité, avait voulu, lui aussi, faire mouche sur ce thème. Mais le Premier ministre a dû reconnaître jeudi avoir commis une "erreur" en déclarant qu'un policier agressé la semaine dernière à Epernay était décédé.
Martine Aubry a estimé jeudi matin que François Fillon "se déshonore" en récupérant "la vieille ficelle de l'insécurité", lors d'une conférence de presse qu'elle donnait simultanément au discours de M. Sarkozy. Présente à ses côtés, Marie-George Buffet a noté que "Nicolas Sarkozy parle beaucoup de l'insécurité, mais il est en échec sur la question de la lutte contre l'insécurité", estimant qu' "à droite on veut faire jouer la peur pour mobiliser un électorat".
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