Soucieux de ne pas se laisser enfermer dans un rôle de "premier flic de France" et de ne pas se couper de la jeunesse, le ministre de l'Intérieur use à propos des manifestants d'un discours de modération aux antipodes du vocabulaire qui lui avait été reproché lors des émeutes de l'automne en banlieue.
"Ne jamais rompre le fil du dialogue" est son nouveau light motiv d'après l'entretien qu'il a donné à Paris Match à paraître jeudi. A Ajaccio lundi, il a reçu des anti-CPE qui venaient de participer à des manifestations en marge de sa visite en Corse: "C'était tout à fait normal que je les rencontre. On a discuté, on a dialogué".
Le lendemain, il accède très rapidement à une demande de rendez-vous de Sud-PTT à propos de son militant dans le coma après des heurts survenus après la manifestation de samedi: Les "vrais manifestants", il faut les "protéger", martèle-t-il depuis dix jours.
Il demande à ses troupes "retenue, sang froid et strict respect de la déontologie", "discernement", "calme, neutralité et tolérance". Il exige que l'usage de la force ne se fasse "qu'en dernière extrémité", "de façon proportionnée" et demande d'"éviter l'amalgame" entre manifestants et fauteurs de troubles.
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