Dans “Philosophie Magazine” daté d’avril, le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, a avoué « penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie ».
Et le candidat à l’Élysée de poursuivre : « Il y a 1.200 ou 1.300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense ».
Nicolas Sarkozy affirmant que les suicides d’adolescents et la pédophilie sont d’origine génétique ? Cela n’a rien d’un canular. Au contraire, il avait déjà tenté d’imposer, dans son avant-projet de loi sur la « prévention de la délinquance », le principe d’une « détection précoce des troubles du comportement » chez les enfants de 3 ans « pouvant conduire à la délinquance ».
Il a été appuyé en cela par le fameux rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Publié en 2005, celui-ci préconisait de rechercher chez l’enfant, dès l’âge de 3 ou 4 ans, les signes « prédictifs » d’une délinquance future. Parmi eux, la « froideur affective », « l’indocilité », « l’impulsivité », ou encore un « indice de moralité bas »... Face à la puissante mobilisation du collectif Pas de zéro de conduite, l’ex-ministre de l’Intérieur avait dû finalement renoncé à ce projet. Mais apparemment, il revient avec ses théories dangereuses.
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