Samedi 30 mai, l'UMP a laissé place aux Républicains. Lors de son discours pour le congrès du nouveau parti, Nicolas Sarkozy a insisté sur la notion de République. L'ancien chef de l'État veut instaurer une "République de la confiance". "Ce que vous n'avez pas remarqué c'est que les Français n'ont plus confiance en rien ni en personne. (...) Nous avons pensé que la République, ses règles, son fondement, ses valeurs, c'est ce qu'il manquait. La question du projet des impôts, du chômage viendra, mais ce qui est important, c'est comment redonner une crédibilité à la République", a répondu Nicolas Sarkozy.
François Fillon a donné lecture du discours très écrit qu’il avait préparé. Rappelant que «n’importe quel candidat» de la droite serait «capable de renvoyer François Hollande à sa normalité», il a fait observer, sous les applaudissements cette fois, que la «question centrale» était plutôt de savoir ce que ferait la droite de sa victoire. Façon de rappeler que lui, Fillon, met carte sur table depuis plusieurs mois en déroulant méthodiquement son programme de rupture. Les Républicains ? Il veut bien en être, à condition que ce ne soit pas «une caserne où les adhérents viendraient chercher les ordres» et où il n’y aurait «qu’invectives à l’égard de ceux qui pensent ou agissent autrement».
Pour Juppé, les sifflets des sarkozystes sont devenus une habitude. Il en a déjà récolté à Bordeaux en novembre puis de nouveau à Paris en février. «Certains d’entre vous me sifflent. Certains… Cela me fait de la peine mais ça ne change rien à ma détermination, car vous êtes ma famille!» a répliqué le maire de Bordeaux. Imperturbable, il a déroulé son apologie du«rassemblement» et de «l’apaisement». Laissant clairement entendre qu’il s’adressait à tous les Français et non pas seulement aux quelques milliers de militants venus acclamer Sarkozy, il a parlé de «construire une Nation performante et heureuse» qui retrouverait «le chemin du vivre ensemble dont nous sommes en train de nous écarter».
Alain Juppé, déclarait ce matin dans la presse : "Je vais gagner la primaire, je vais tout faire pour ça, vous croyez que je me présente pour être battu". Une déclaration qui dénote avec l'image d'unité défendue par Nicolas Sarkozy. "Pendant trois ans cette famille politique s'est déchirée, s'est divisée, affrontée, il n'y avait même plus d'opposition. Ils ne faisaient que se déchirer entre eux. C'est la raison qui m'a conduit à être candidat à la tête de la famille politique qui est la mienne pour éviter son implosion. Considérer que depuis six mois l'unité est revenue, cela veut-il dire que c'est la fin des ambitions de chacun", s'interroge Nicolas Sarkozy, avant de qualifier la situation "de tout à fait normale".
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