A Douaumont, pour le 90e anniversaire de l'armistice, Nicolas Sarkozy a honoré lors de son discours la mémoire des quelque 600 "poilus" exécutés pour lâcheté devant l'ennemi, un début de réhabilitation demandée par les familles des fusillés et la gauche, mais rejetée par une grande partie de la droite.
"Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre, à ces hommes qui, un jour, n'ont plus eu la force de se battre", a-t-il déclaré.
"Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse", a-t-il ajouté après avoir visité l'ossuaire de Douaumont, où sont conservés les restes de 130.000 des 300.000 soldats français et allemands tombés pendant les 300 jours et 300 nuits de la bataille de Verdun, de février à décembre 1916.
"Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de notre Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces". Il reste à savoir quelle sera la suite donnée à ces déclarations - loi de réhabilitation collective, comme cela a été le cas au Royaume-Uni, ou au cas par cas.
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