Nicolas Sarkozy a donné jeudi 29 septembre au Maroc le coup d'envoi des grands travaux du premier train à grande vitesse du continent africain avec le roi Mohammed VI. Malmené par la défaite historique de son camp aux élections sénatoriales et les "affaires" politico-judiciaires, le président français s'est offert un répit de quelques heures sous le soleil de Tanger, au nord du Maroc, pour y célébrer un succès devenu rare, celui du TGV "made in France" à l'étranger.
a ligne permettra, en principe fin 2015, de relier à 320 km/h Tanger à Casablanca, plus au sud, via la capitale, Rabat. "Le transport ferroviaire est en plein boom dans notre pays, on est passés de 13 millions de passagers transportés en 2003 à 34 millions cette année", s'est réjoui le directeur général des chemins de fer marocains, Rabie Khlie, qui ajoute que "l'arrivée du TGV est nécessaire et logique".
La facture de ce premier TGV arabe est évaluée à 1,8 milliard d'euros, auquel doivent s'ajouter tous les coûts des infrastructures associées. La moitié sera financée par la France elle-même, qui a accordé au Maroc un prêt de 920 millions à des conditions très avantageuses. Le reste du coût sera supportée pour un quart par des pays "amis", comme l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ou le Koweït, et le dernier quart par le Maroc lui-même.
Nicolas Sarkozy n'a pas manqué l'occasion, à sept mois d'une échéance présidentielle qui s'annonce délicate pour lui, d'insister sur les retombées positives "nationales" de ce contrat. Le groupe Alstom a vendu 14 de ses rames TGV au Maroc pour 400 millions d'euros. "Les Français doivent savoir que ce TGV marocain, c'est de l'emploi pour les Français (...) c'est des milliers d'heures de travail pour les ouvriers français", a-t-il souligné devant la presse.
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