Pour ressouder son camp et tenter de doubler une extrême droite qui reprend des couleurs, Nicolas Sarkozy a donné un coup d’accélérateur sur la sécurité, préparant visiblement sa campagne de 2012. A Grenoble vendredi, le Président a établi un parallèle hasardeux entre délinquance et immigration, proposant de retirer la nationalité française aux «truands» d’origine étrangère.
Il a réclamé que les auteurs de crimes contre les personnes dépositaires de l’autorité publique puissent être déchus de la nationalité française. Pour ce genre d’infractions, Nicolas Sarkozy a aussi demandé l’application de peines plancher. A 20 mois de la présidentielle, le gouvernement n’entend pas perdre de temps... Ces nouvelles dispositions seront introduites dans des projets de loi dès septembre.
A la demande du chef de l’Etat, le secrétaire national de l’UMP en charge de la sécurité, Eric Ciotti, prépare un texte prévoyant deux ans de prison pour les parents de mineurs délinquants qui n’auront pas respecté les obligations de la justice. On se souvient de sa proposition de loi pour suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme de l'élève...
L’objectif de Nicolas Sarkozy est clairement électoral, selon le politologue Roland Cayrol. «Sa stratégie, c’est d’abord de rassembler son camp de base. Même du côté du coeur de cible, c’est à dire des sympathisants UMP, il commençait y avoir du flottement». «Les signes les plus forts qu’attendent ces électeurs, c’est sur la crise et l’emploi». «Mais comme là il n’y a pas de marge de manoeuvre, Nicolas Sarkozy actionne le deuxième levier que sont l’insécurité et l’immigration et précisément le lien assez trouble» que ses électeurs de 2007 «font entre ces deux thèmes». |