Le Parlement a autorisé mardi 25 février à une très large majorité la prolongation au-delà de quatre mois de l'opération militaire française en Centrafrique.Les députés se sont prononcés par 428 voix pour, 14 contre et 21 abstentions, la plupart des groupes ayant décidé de voter la prolongation de l'intervention. Au Sénat, le vote a été acquis par 328 voix pour, seuls trois sénateurs s'étant prononcés contre et 15 se sont abstenus. 12 UMP, dont Bruno Le Maire et Laurent Wauquiez ont voté contre. Après discussions et hésitations, le groupe du Front de gauche et ses alliés d'outremer a finalement laissé la liberté de vote à ses membres : quatre ont voté pour, deux contre .
Jean-Marc Ayrault a rappelé que l'"action [de la France] n'est pas terminée". "Cette intervention a permis d'éviter la destruction totale de la Centrafrique [...] Oui, il faut bien le dire : les difficultés sont considérables. Non, la France ne les sous-estime pas [...] Une perspective se dessine dans tous les domaines", a ajouté le Premier ministre à quelques minutes du vote des députés.
"Le président nous a menti en annonçant une mission courte et qui n'avait pas vocation à durer", a dénoncé pour sa part, lors de sa prise de parole, le patron des députés UMP Christian Jacob.
Plusieurs députés qui se sont rendus la semaine dernière à Bangui pointent des "erreurs d'appréciation" dans la préparation de l'opération et une "sous-estimation" du degrés de violence. Interrogations également sur le nombre de soldats français déployés, jugé globalement insuffisant, et le montant de la facture, dont la France doit pour l'instant s'acquitter seule. D'une manière générale, les parlementaires réclament une plus forte implication de l'Union Européenne et une accélération du processus des Nations unies pour déployer des casques bleus.
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