Nicolas Sarkozy a menacé vendredi de déchoir de la nationalité française toute personne d'origine étrangère portant atteinte à un membre des forces de l'ordre. L'opposition l'accuse de mettre en danger l'unité de la Nation avec ses propositions antidélinquantes, à des fins d'électoralisme et de diversion.
Taxé de "dérive antirépublicaine" par la dirigeante socialiste Martine Aubry, l'exécutif, par la voix de Christian Estrosi, a accusé lundi le premier secrétaire du PS de "non-assistance à personnes en danger". "Les socialistes veulent rester enfermés dans leur tranquille naïveté, comme au bon vieux temps de Jospin", déclare le ministre de l'Industrie dans France Soir.
François Bayrou, a joint sa voix à ceux qui dénoncent un amalgame scandaleux entre immigration et délinquance en accusant Nicolas Sarkozy de manier des "sujets dangereux pour la France". "Il s'agit de provoquer une polémique parce que la polémique est le meilleur moyen de faire de la communication, de ressouder ce qu'on croit être son camp autour de soi lorsque les sondages fléchissent", a-t-il estimé sur Europe 1.
"Autant il est juste et légitime et nécessaire d'avoir en matière de sécurité une démarche intransigeante, forte et juste, autant essayer de tracer un signe égal entre immigration et insécurité, entre immigration et délinquance, c'est rendre au pays un très mauvais service", a-t-il souligné. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, est allé dimanche plus loin que le chef de l'État en proposant d'étendre les possibilités de déchéance de nationalité à l'excision, la traite d'êtres humains et la "délinquance grave".
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