Harlem Désir intègre le gouvernement en tant que Secrétaire d'Etat aux affaires européennes. Un moyen pour l'Elysée et pour Matignon de l'exfiltrer du PS, où il n'a guère brillé depuis sa nomination, à l'automne 2012, au congrès de Toulouse.
Harlem Désir n'a jamais réussi à s'imposer à la tête du PS ni à trouver la juste distance par rapport au gouvernement. Le PS sous l'ère Désir a souvent été inaudible et incapable de nourrir le débat public. Seule fois où Harlem Désir a fortement fait entendre sa voix, l'affaire Léonarda, en octobre 2013, lorsqu'il a défendu la position strictement inverse de celle de François Hollande juste après l'intervention télévisée du chef de l'Etat. Un véritable fiasco.
Ces derniers mois, Harlem Désir avait à plusieurs reprises confié qu'il refusait d'être le « bouc émissaire » des « couacs » au gouvernement. La semaine dernière encore, il ne comptait pas céder sa place, mais le député européen, qui a perdu l'ensemble de ses soutiens, s'est retrouvé de plus en plus isolé dans l'appareil socialiste.
« Déçu » par le premier secrétaire, le président envisageait de s'en séparer depuis plusieurs mois. Avant Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault avait lui aussi plaidé pour un changement à Solférino. La défaite des élections municipales, campagne durant laquelle la direction parisienne du PS a été quasi invisible, a donc sonné le glas de M. Désir. L'ancien leader dans les années 1980 de SOS-Racisme devrait être remplacé par intérim par son rival Jean-Christophe Cambadélis.
|