Les poursuites judiciaires contre Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream semblent désormais inévitables après une expertise accablante de l'ordinateur du général Philippe Rondot, suivie jeudi d'une perquisition au domicile de l'ancien chef du gouvernement.
Les deux magistrats du pôle financier de Paris en charge du dossier, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, ont perquisitionné l'appartement parisien de Dominique de Villepin dans le XVIIème à Paris pendant près de 6 heures 30 jeudi après-midi.
"Désormais, les deux juges sont en situation de poursuivre l'ex-chef du gouvernement", expliquait dès mercredi soir une source proche du dossier. L'ancien Premier ministre s'est défendu jeudi dans un communiqué en dénonçant les "accusations infondées" selon lesquelles il aurait cherché à mettre en cause Nicolas Sarkozy. Il souhaite "maintenant disposer du statut de témoin assisté" pour pouvoir se défendre.
Mercredi, le général Philippe Rondot, ex-conseiller du ministre de la Défense et témoin clé dans cette affaire, a été entendu pendant une dizaine d'heures sur les notes contenues dans son ordinateur et révélées par l'expertise datant du 27 juin. Parmi les notes soigneusement consignées dans son ordinateur au printemps 2004 figure notamment la phrase entendue de la bouche d'Imad Lahoud : "Jean-Louis Gergorin aurait reçu instruction de Dominique de Villepin, elle-même formulée par le président de la République, de balancer Nicolas Sarkozy". Désormais, les magistrats devraient chercher à faire confirmer par Lahoud et Gergorin la véracité de ces notes. Le premier est suspecté d'être le falsificateur de l'affaire, ce qu'il nie. Le second a avoué être l'auteur des envois "anonymes".
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