Deux semaines après l'enterrement du contrat première embauche, le Premier ministre tente de reprendre l'initiative en lançant un débat national sur les liens entre université et emploi. Dominique de Villepin a choisi la Sorbonne, symbole du mouvement anti-CPE, rouverte lundi pour présenter ses projets. Le bâtiment était sous la surveillance de CRS, qui ont tenu à distance quelque 200 manifestants. Fers de lance de la contestation, Bruno Julliard (Unef) et Julie Coudry (Confédération étudiante) étaient venus l'écouter.
"Les propositions à venir ne seront pas mises en oeuvre telles quelles, brutalement. Nous en arrêterons les modalités d'application avec les organisations étudiantes, les organisations syndicales", précise-t-on dans son entourage, avec la volonté de corriger la stratégie unilatéraliste qui avait présidé au lancement du CPE.
Le gouvernement souhaite améliorer les réseaux d'orientation et d'insertion professionnelle, à travers notamment un service public de l'orientation. Il entend ouvrir davantage l'université sur le monde du travail et réciproquement en développant l'apprentissage et les licences professionnelles.
Un plan de rénovation des universités sera lancé "dans les semaines à venir". Les dispositifs d'aide sociale seront réévalués : les bourses au mérite et les bourses de mobilité seront augmentées, une allocation de tutorat sera créée pour les étudiants qui acceptent d'accompagner les lycéens des quartiers difficiles vers les études supérieures.
Les bourses seront prolongées de trois mois pour les étudiants une fois leur diplôme obtenu, afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. Cette mesure pourrait entrer en vigueur dès cet été.
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