Déplacements tous azimuts, tweets en rafale, vocabulaire martial... Gérald Darmanin est sans cesse "sur la balle", rappelant son ex-mentor Nicolas Sarkozy. Un signe de sa réactivité selon ses proches quand ses détracteurs dénoncent déjà un discours uniquement incantatoire. Un élu agressé: tweet du ministre de l'Intérieur. Des gendarmes demandent à des femmes de remettre le haut de leur maillot de bain, nouveau tweet. Il se marie ce week-end et va démissionner de la mairie de Tourcoing: un tweet pour rappeler son attachement à sa ville. La mort d'un chauffeur de bus: un tweet... Chaque déplacement, quelle que soit son importance, est accompagné d'un post, au risque de gommer la hiérarchie des événements.
"Lapin mécanique", assène un détracteur sous couvert d'anonymat. "Il est réactif. Sa tache est compliquée, il doit restaurer la confiance en l'autorité", répondent ses partisans. "Il y a une règle en droit valable aussi en communication: +en fait de meubles, possession vaut titre+", résume auprès de l'AFP Franck Louvrier, qui a longtemps dirigé la communication de Nicolas Sarkozy, à l'Intérieur et à l'Elysée. En clair, il faut saturer l'espace médiatique, ce que Gérald Darmanin s'emploie à faire.
Depuis sa prise de fonction début juillet, il compte plus d'une trentaine de déplacements à son actif. Pas de quoi le comparer à M. Sarkozy, s'agacent les fidèles de l'ancien chef de l'Etat comme Brice Hortefeux. "Réduire la méthode de Nicolas Sarkozy au fait de se déplacer sans cesse est un non sens. Tous les ministres de l'Intérieur l'ont fait", dit à l'AFP celui qui dirigea la Place Beauvau de 2009 à 2011. "Darmanin ne fait pas du Sarkozy ou du Valls, il fait du Darmanin. C'est un élu local. Il va sur le terrain, au plus près de la réalité pour apporter des solutions", réplique l'entourage de l'ex-ministre des Comptes publics.
Ses proches expliquent qu'il veut "mettre des mots sur les choses". D'où le terme "ensauvagement" qui rappelle celui des "sauvageons" de Jean-Pierre Chevènement, il y a près de vingt ans. Ou celui de "voyous", quand M. Sarkozy parlait de "racaille" en 2005 à Argenteuil.
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