"Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines", a déclaré Claude Guéant lors d'une réunion électorale le vendredi 2 mars, près de Nancy. En pleine campagne, le ministre de l'Intérieur a choisi de faire un lien direct entre deux sujets différents sur la forme comme sur le fond. Au risque de faire l'objet d'un feu nourri de critiques.
François Fillon de son côté a provoqué lundi la colère du Crif en suggérant aux juifs et aux musulmans de revenir sur les "traditions ancestrales" d'abattage rituel des animaux, qui ne correspondent plus aujourd'hui "à grand-chose". Ces déclarations ont suscité le mécontentement du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, dont l'organisation entretient de bonnes relations avec Nicolas Sarkozy.
La polémique sur la viande halal a été initiée par la candidate du Front national, Marine Le Pen, puis reprise par Claude Guéant qui l'a liée au droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales.
Nicolas Sarkozy a pour sa part plaidé samedi à Bordeaux en faveur de "l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage". Lundi dans l'Aisne, il est revenu sur le sujet devant la presse, : "Un sondage disait il y a dix jours que le premier sujet de préoccupation des français, c'est cette question de la viande halal", a-t-il lancé, alors qu'il avait jugé le 21 février qu'il s'agissait d'une "polémique qui n'a pas lieu d'être".
|