Après les factures en liquide réglées par l'ancien ministre, après les 500 000 euros retrouvés sur son compte en banque et qui proviendraient selon lui de la vente de deux tableaux d'un artiste pourtant évalués à un prix bien moindre, après que la presse ivorienne a repéré dans son cabinet d'avocats une autre toile, offerte lors d'une visite officielle et qu'il aurait dû restituer en quittant son ministère, l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy fait face à de nouvelles révélations. Selon L'Express, Claude Guéant aurait reçu un autre virement suspect, cette fois de 25 000 euros, en provenance de Jordanie.
Selon L'Express, les factures réglées en espèces par Claude Guéant verraient leur montant augmenter significativement après 2007. Claude Guéant a justifié ces paiements en espèces en invoquant un "système" de primes occultes, qui aurait perduré au seul ministère de l'intérieur après 2002 et la fin de l'utilisation des fonds spéciaux pour rémunérer les collaborateurs ministériels.
Cette défense, qui fait l'amalgame entre ces primes sur fonds spéciaux et l'existence, au sein de la police, de versements de gratifications en liquide, laisse sceptique. Plusieurs anciens membres de cabinets place Beauvau ont assuré au Monde n'avoir jamais touché un centime en espèces entre 2002 et 2006.
Le magazine évoque également longuement les nombreux liens de laude Guéant avec des personnalités proches de l'ancien régime libyen présentes dans le répertoire de son téléphone, dont Moussa Koussa, l'ancien chef des services secrets libyens de Mouammar Kadhafi. Des traces écrites confirmeraient également, selon le magazine, des rendez-vous multiples avec Zyad Takieddine, sulfureux intermédiaire libanais des ventes de frégates au Pakistan, au cœur de l'affaire Karachi, ou avec Alexandre Djouhri, autre intermédiaire, notamment avec la Libye. Claude Guéant aurait également organisé des rencontres entre ce dernier et Nicolas Sarkozy, à quatre reprises. |