“Les choses ne changent pas du jour au lendemain. Elles supposent des actions concrètes sur le terrain a t-il affirmé pour répondre “aux gens qui adorent la déploration et qui vont continuer à dire “on va tous mourir”″. Avec ces mots, le Président de la République a semblé s’adresser à Greta Thunberg, sans toutefois la nommer. Reprenant également l’expression “blabla” que l’activiste a utilisée à dix reprises dans son message partagé sur Twitter pour évoquer le One Planet Summit, Emmanuel Macron a opposé les mots de l’adolescente à une vision qui se concentre sur l’avenir, ancrant le sommet qui s’est tenu ce lundi 11 janvier comme un acte essentiel à l’avancement.
Ce sommet a permis de faire un point sur “la coalition pour la haute ambition”, portée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni. Elle compte à présent plus de 50 États engagés pour protéger “au moins 30% des terres et des océans”. “Pour atteindre une protection de 30% de l’océan, des aires marines protégées (AMP) devront être établies en haute mer”, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, a réagi la coalition d’ONG High seas alliance. Une nouvelle coalition, beaucoup plus modeste (six pays), a été lancée pour la Méditerranée, très polluée et victime de surpêche. La France espère la renforcer d’ici le congrès de l’UICN prévu en septembre à Marseille.
L’épidémie de Covid-19 a mis en lumière les liens entre la destruction de la nature et l’émergence de nouvelles maladies. Pour prévenir de nouvelles épidémies, une initiative nommée Prezode, qui rassemble des instituts de recherche en France (Inrae, Cirad, IRD...), en Asie, en Afrique, en Amérique latine ou encore des universités, a été mise sur pied, a expliqué à l’AFP Philippe Mauguin, président de l’Inrae. “Le changement climatique doit être vu à présent comme une partie d’un programme global pour protéger la nature”, a relevé pour sa part le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays accueillera la COP26 pour le climat en novembre.
Pour l’ONG Avaaz, ce sommet montre que “les dirigeants mondiaux commencent à se réveiller et à réaliser que la perte de biodiversité est une menace pour notre sécurité alimentaire, nous rend vulnérable aux pandémies et minera tout progrès pour stabiliser le climat”. Pour autant, protéger 30% de la Terre “ne va pas assez loin”. Clément Sénéchal de Greenpeace France pointait du doigt sur Twitter des décisions récentes prises par la France, dont la “réintroduction des néonicotinoïdes”. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) demande d’“interdire la chasse d’espèces menacées” Avec ce sommet, tenu en grande partie par visioconférence, la France a souhaité relancer la diplomatie verte, après une année blanche en termes de sommets internationaux. Il a été précédé par une rencontre consacrée à la “grande muraille verte” qui lutte contre la désertification dans onze pays au sud du Sahara.
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