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La chanteuse et actrice Jane Birkin est morte
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16 Juillet 2023
La chanteuse et actrice Jane Birkin est morte

Jane Birkin, c'est d'abord cet accent irrésistible, sa marque de fabrique, tutoyant tout le monde dès le premier abord, cultivant malgré elle ces sonorités si british et si charmantes qui faisaient d'elle la plus anglaise de nos stars françaises. Car avant d'être connue chez nous, choquant les bonnes âmes avec les mini-jupes les plus courtes des sixties au bras de Gainsbourg, on oublie trop vite qu'elle avait d'abord scandalisé nos voisins d'outre-Manche, sa patrie d'origine, en montrant pour la première fois des poils pubiens au cinéma. À l'heure d'Internet, tout cela fait sourire. Mais à l'époque des vinyles, c'était une façon comme une autre de démarrer une carrière. L'actrice et chanteuse s'est éteinte le dimanche 16 juillet.

Elle n'aurait pourtant jamais imaginé passer un jour pour la plus dévergondée des petites Anglaises. Quand elle était claquemurée dans un pensionnat de l'île de Wight, elle comparait ses jambes interminables à des spaghettis et désespérait d'avoir une poitrine si plate. « C'est beaucoup plus tard, quand j'ai eu 18 ou 19 ans, que j'ai compris que mes défauts physiques pouvaient me servir », confiera-t-elle un jour.

Son père, David Birkin, est officier de la Royal Navy, remarquable résistant, qui exfiltra un jour François Mitterrand. Sa mère, Judy Campbell, est comédienne et issue d'une lignée d'artistes. Jane profite du carnet d'adresses de sa mère pour décrocher quelques rôles, fréquente les boîtes branchées de Londres et passe une audition pour la comédie musicale Passion Flower Hotel, du compositeur John Barry. Coup de foudre. Mais Jane exige d'abord une demande en mariage dans les règles. « Un beau jour, je n'avais pas encore 17 ans, il est venu négocier avec mon père, a raconté l'artiste au journaliste Gilles Verlant. Je pensais que c'était absolument indispensable, sinon je risquais de passer pour une fille facile et frivole. À l'époque, je croyais que j'étais faite pour ça, pour tenir la maison d'un homme, lui préparer son bifteck le soir, quelqu'un pour qui je pourrais être une femme idéale. »

Cette réputation de femme facile va pourtant lui coller à la peau. On la considère très vite comme le nouvel accessoire du noceur John Barry, sa baby doll, son dernier caprice. De fait, le couple ne dure pas et se délite en 1967, après la naissance de Kate. Au même moment, Jane fait scandale à Cannes dans Blow-Up d'Antonioni, où elle se roule nue dans le studio d'un photographe.

La presse se déchaîne, plus rien ne la retient à Londres, elle traverse la Manche avec sa fille et décroche un rôle dans Slogan, au côté d'un certain Gainsbourg, dont elle ne parvient pas à prononcer le nom. Le chanteur ronchonne, on lui avait promis le top-modèle Marisa Berenson, il hérite d'une inconnue qui ne sait pas articuler correctement trois mots de français… Leur romance peut commencer.

Tous deux ont le cœur blessé : elle par l'échec de son mariage, lui par sa rupture avec Brigitte Bardot, avec laquelle il s'est affiché alors qu'elle était jeune mariée. Elle devine un grand romantique, il est subjugué par son côté androgyne et son charme so british. Un soir, c'est le grand jeu : dîner chez Maxim's, fiesta chez Régine puis le Hilton. « La chambre 642 comme d'habitude, monsieur Gainsbourg ? » demande le concierge devant un Serge atterré… C'est l'amour fou et les premières jalousies : quand elle part tourner La Piscine, au côté d'Alain Delon, Gainsbourg ne la quitte pas d'une semelle pour la protéger du grand prédateur. En 1969, leur duo érotique « Je t'aime, moi non plus » fait de leur couple le plus sulfureux des sixties, un tube officiellement condamné par le Vatican ! Gainsbourg jubile, il n'en demandait pas tant !

Elle s'installe avec Kate rue de Verneuil, l'antre-musée du musicien dandy, entièrement tapissé de noir, où trônent des photos de Bardot que Jane feint de trouver magnifiques pour éviter les tensions. En 1971, Charlotte vient agrandir la famille, la petite tribu pose dans les magazines à grand tirage, notamment en Normandie, où Jane s'est acheté une demeure qui lui rappelle son Angleterre, mais où Serge « s'emmerde » royalement. À Paris, ils sont de toutes les soirées ou premières, duo chic et choc qui rentre à l'aube pour déjeuner avec les enfants, avant d'aller se coucher. Ils s'amusent, font les gros titres, veulent s'épater, jouer à celui qui sera le plus culotté des deux : elle lui jette des tartes à la crème à la figure chez Castel et se jette un soir dans la Seine avant d'être récupérée par les pompiers et un Gainsbourg affolé, mais transi…

Il y a aussi le travail, les enregistrements au cordeau, où Gainsbourg ne supporte pas la moindre défaillance – il va jusqu'à lui taper sur les doigts si elle manque le rythme ! Elle sort son premier album Di doo dah, on les entend sur les ondes dans « L'Histoire de Melody Nelson » ou « Je suis venu te dire que je m'en vais », enregistré à la suite de la première crise cardiaque de Gainsbourg. Ils prennent soudain idée de se marier, tous les amis sont convoqués pour une fête gare de Lyon dans une ambiance proustienne, quand finalement les amants changent leurs plans et filent… à l'anglaise.

Le cinéma se rappelle à elle : Jane trouve un vrai succès populaire dans La moutarde me monte au nezLa Course à l'échalote ou, plus sérieux, dans Mort sur le Nil. Elle recherche désormais plus d'exigence, travaille avec Jacques Doillon sur La Fille prodigue. Son couple se fissure, Jane supporte de moins en moins Gainsbarre, l'alcool, les excès… Elle quitte Serge en 1980 et s'installe près du Trocadéro avec ses filles. « Jane est partie par ma faute, dira un jour Gainsbourg. Quand elle m'engueulait, ça ne me plaisait pas : deux secondes de trop et paf… elle en a subi avec moi, mais ensuite, c'est devenu une affection éternelle. »

Il le lui prouve quelques années plus tard en lui offrant un nouvel album, Baby Alone in Babylone, pour la naissance de Lou, qu'elle a eue avec le très discret réalisateur Jacques Doillon, son nouveau pygmalion. Elle trouve en lui un mentor pour le cinéma, comme Gainsbourg pour la musique, enchaîne les films avec le souci de donner le maximum : L'Amour par terreLa PirateLa Femme de ma vie puis Soigne ta droite… Elle fait également ses débuts sur scène, au Bataclan, après le succès de Lost Song, enregistré avec Serge. Il est là le soir de la première, fait la claque, fidèle parmi les fidèles. Ils enregistreront Amours des feintes, leur dernier album en commun.

Gainsbourg va mal, ce qui ne l'empêche pas de continuer à faire le pitre. Un jour, tandis qu'elle lui rend visite, elle découvre son ex affalé sur une chaise, les yeux fermés, comme mort. Elle se précipite, paniquée, lorsqu'il se relève d'un bond en hurlant, très fier de sa blague.

En 1991, son décès la laisse abattue et désemparée, d'autant qu'il est suivi par celui de son père adoré. Une période sombre, difficile, où Jane finit par se séparer de Jacques Doillon. Elle continue la scène et le cinéma (La Belle Noiseuse, de Rivette ; On connaît la chanson, de Resnais) tout en s'occupant de ses filles, qu'elle dit avoir élevées plus en copine qu'en vraie mère : « On a pas mal rigolé, on s'est bien amusées, je les ai beaucoup traînées avec moi, et j'espère être amie pour la vie avec elles », résumait-elle à sa façon. Kate, Charlotte et Lou, le trio de l'amour, chacune correspondant aux grandes périodes de sa vie de saltimbanque.

« Si je devais choisir un mot pour chacune d'elles, je dirais mystère pour Charlotte, empathie pour Kate, curiosité pour Lou, expliquait-elle un jour dans Gala. J'ai vraiment trois filles qui sont maintenant reconnues pour les talents particuliers qu'elles ont. Alors que, moi, je faisais des choses pour épater John, puis Serge, puis Jacques… » Elle poursuit sa carrière comme ambassadrice de Gainsbourg, bien consciente que ce statut ne peut être qu'éphémère. Alors elle se tourne vers la nouvelle génération (Biolay, Miossec, Zazie), réinterprète son répertoire et écrit même son propre album, Enfants d'hiver, qui déroute les fans. Jane se lance aussi dans l'humanitaire, défend plusieurs causes, refait sa vie avec le romancier Olivier Rolin, rencontré dans un tank à Sarajevo, lors d'une mission de solidarité en faveur de la culture bosniaque. On la voit prêter son image ou sa voix pour soutenir Amnesty International, Médecins du monde, ou encore le Japon, après le meurtrier séisme du printemps 2011.

Mais la douleur finit par la rattraper. D'abord la maladie, un cancer qui l'affaiblit et l'éloigne de la scène, puis la mort de sa fille Kate Barry, qui chute de la fenêtre de son appartement en décembre 2013. « Quand on a touché le fond, il s'installe une trouille monumentale pour la confiance que l'on pouvait avoir dans la vie », reconnaissait l'artiste et la mère quelques mois après la tragédie. « Rien ne peut consoler », ajoutait-elle dévastée. Pour cette Baby Alone in Babylone, c'était le chagrin de trop.

 

 

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