Le 26 mai, quand il a révélé le montage effectué pendant la campagne présidentielle de 2012, l'avocat de la société Bygmalion a évoqué un montant d'environ 10 millions d'euros de «factures litigieuses». Mais cette somme pourrait être en réalité beaucoup plus élevée. D'après Mediapart, qui publie ce mardi la comptabilité de l'agence de communication qui a organisé les meetings de campagne, ce sont en réalité 17 millions qui ne figurent pas dans les comptes officiels. Un chiffre important, au regard du montant légal autorisé pour les dépenses de campagne: 22,5 millions d'euros.
Bygmalion et sa filiale événementielle Event & cie ont établi une double facturation, selon les documents publiés par Mediapart: une officielle, déclarée à la Commission des comptes de campagne, et une officieuse, nettement plus onéreuse.
Officiellement, Nicolas Sarkozy a réglé 4,3 millions d'euros à la société alors que ses prestations se sont en fait élevées à 21,2 millions d'euros. L'UMP a payé illégalement les 16,9 millions de différence, qui ont été écoulés majoritairement par le biais de conventions (fictives). Selon le site d'information, quelque 500.000 euros ont par ailleurs été réglés via des surfacturations d'événements cette fois réels.
Fin mai, Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, avait reconnu que des dépenses avaient été «ventilées» et payées par l'UMP. Il a été placé ce mardi en garde à vue par la police judiciaire.
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