Le prince Philip, duc d’Édimbourg et mari de la reine Élisabeth, est mort vendredi à l’âge de 99 ans. Le prince avait été hospitalisé pendant un mois, plus tôt cette année. Il avait obtenu son congé le 16 mars et était rentré au château de Windsor. Son décès a été annoncé vendredi matin par le palais de Buckingham. «C’est avec une profonde tristesse que Sa Majesté La Reine a annoncé le décès de son mari bien-aimé, Son Altesse Royale Le Prince Philip, Duc d’Édimbourg, a dit le palais. Son Altesse Royale est décédée paisiblement ce matin au château de Windsor.»
Philip a été le cinquième homme de l’histoire à avoir été le mari d’une reine au pouvoir, et a laissé sa marque et sa personnalité sur une fonction qui n’avait pas de rôle constitutionnel formel. Ce faisant, il a beaucoup aidé la monarchie à s’ajuster à un monde vivant de grands changements. Ses manières informelles et son côté accessible, qui sont restés des caractéristiques de l’homme au cours de toutes ses années passées au palais de Buckingham, contrastaient avec la personnalité plus «collet monté» de sa femme, la reine Élisabeth II.
L’éducation stricte de la reine, sa formation afin d’occuper son rôle de monarque et sa conscience professionnelle bien enracinée lui donnaient parfois une apparence retenue en public, alors que Philip se comportait avec une apparente désinvolture, tout en retenant un air naturellement digne. Il avait un esprit vif et incisif. Au coeur d’une époque de fusées, de puissances atomiques et de satellites terrestres, il tenait à l’oeil les innovations scientifiques et était excessivement bien informé sur une vaste gamme de sujets. Mais le désir du prince de faire connaître le fond de sa pensée lui a causé des ennuis tout au long de sa vie avec une série de gaffes fort publicisées. Une anecdote typique de son sens de l’humour date de l’époque où le Royaume-Uni se démenait avec une récession en 1981. «Tout le monde disait vouloir plus de temps pour des loisirs, avait-il dit. Et maintenant, ils se plaignent d’être sans emploi.»
Selon le Daily Mail, les funérailles du prince Philip ne se dérouleront pas à l’Abbaye de Westminster mais à St George’s Chapel, à Windsor. Sous contraintes sanitaires liées au Covid-19, la cérémonie sera également accompagnée d’une procession militaire, le duc d’Edimbourg ayant servi douze ans dans l’armée. Comme le précise BFMTV, il ne s’agira donc pas de funérailles nationales réservées habituellement aux princes consorts, mais d’obsèques privées en plus petit comité, comme le souhaitait le défunt. Les chefs d’État des pays du Commonwealth ainsi que quelques personnalités politiques pourraient tout de même y être conviés. Enfin, le prince Philip devrait être enterré à Frogmore Gardens, dans le mausolée royal au sein du parc de Windsor, où ont été inhumés la reine Victoria (en 1901) et son mari Albert.
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