Des campements évacués à Paris, des centaines de Roms à Villeurbanne et à Vaulx-en-Velin expulsés, 300 Roms déplacés dans les environs de Lyon, la fermeté vis-à-vis des populations roms s'applique encore avec le nouveau ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Une partie de ces familles repartira vendredi, en avion, vers la Roumanie.
Le changement de gouvernement n'a pas interrompu les démantèlements des campements de fortune des Roms et leur éventuel rapatriement. D'autres camps sont menacés. La situation est particulièrement tendue à Marseille: Médecins du monde a saisi le Défenseur des droits, Dominique Baudis, en l'alertant, dans un courrier officiel du 31 mai 2012 sur «la gravité des faits» et des «violations aux droits fondamentaux des populations roms».
Les associations, qui espéraient un tournant politique, ont récemment rappelé ses promesses électorales au président: selon le candidat Hollande, des solutions alternatives d'hébergement devaient être proposées aux habitants des campements détruits…
«Pour l'instant, on ne voit pas la différence, souffle Gilberte Renard, militante lyonnaise engagée dans une association travaillant à la scolarisation des enfants. Les familles expulsées des camps cette semaine errent dans la ville, parfois suivies par les forces de police qui les délogent aussitôt si elles se réinstallent…» Le ministère de l'Intérieur justifie cette action par les risques sanitaires, les familles prenant place le plus souvent dans des lieux de fortune sans eau ni électricité."Les conditions sont telles que nous avons constaté un regain de tuberculose», témoigne un responsable de Médecins du monde. |