Le mouvement de grève dans les raffineries et les dépôts de carburant en France a entamé lundi sa décrue alors que les jeux sont faits au Parlement. Quelques heures après l'adoption par des représentants des députés et des sénateurs d'un texte commun qui ouvre la voie à l'adoption définitive du projet de loi mercredi par le Parlement, les salariés de ce secteur stratégique ont commencé à voter la reprise du travail dans leurs entreprises.
"Sarkozy est prêt à casser de l'ouvrier, la raison doit peut-être l'emporter, on a en face quelqu'un qui nous méprise, est-ce que vraiment on veut aller au casse-pipe ?", demande un syndicaliste de la raffinerie Ineos-Lavera (Bouches-du-Rhône). "Je pense qu'il n'en vaut pas la peine, même si c'est assez amer. Il faut espérer des jours meilleurs."
Les salariés des deux raffineries françaises du groupe américain Exxon Mobil, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Port-Jérôme (Seine-Maritime) ont ouvert le bal lundi après-midi, même si l'approvisionnement en brut du site de Fos dépend en grande partie de la reprise du travail sur les terminaux pétroliers de Fos-Lavera, toujours en grève. Ceux de la raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin) ont quant à eux voté la fin du blocage des expéditions.
D'autres assemblées générales devaient se prononcer par vote dans la journée de mardi sur la poursuite ou non du mouvement dans tout ou partie des huit raffineries qui n'expédient pas encore de carburant, sur le parc des 12 raffineries françaises. |