Nicolas Sarkozy a menacé dimanche, s'il est réélu, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation dans l'Union européenne (UE) afin de lutter contre l'immigration clandestine qu'il estime mal contrôlée par certains pays européens. Déterminé à récupérer les voix de 'la France du non', la France du mécontentement, Nicolas Sarkozy a ciblé l'Union européenne... et tiré', annonce le journal espagnol La Vanguardia.
Une analyse partagée par le Wall Street Journal. 'En déplaçant le débat politique (...) au niveau européen, Nicolas Sarkozy maintient le virage à droite qu'a pris sa campagne depuis le début du mois, quand il a plaidé pour la réduction du nombre d'immigrants (..), afin de récupérer les électeurs du Front national'.
Une annonce populiste qui ne surprend pas The Guardian. 'Viser Schengen ce n'est pas nouveau pour Sarkozy. L'année dernière, lors de l'afflux massif d'immigrants pendant le printemps arabe, il avait demandé à Berlusconi des contrôles plus sévères', rappelle le journal.
C'est en tout cas une très mauvaise nouvelle pour l'Europe, estime La Stampa. 'Pour l'Union européenne, l'issue des élections françaises sera fatale dans tous les cas. Si Hollande gagne, il ne ratifiera pas le pacte de stabilité, si Sarkozy gagne, l'Europe sera mise devant le fait accompli [pour Schengen]. Vu de Bruxelles, quoi qu'il arrive, ce sera un échec'. Le journaliste italien, Marco Zatterin, parle même de 'gueule de bois pour Schengen' : 'Renoncer à Schengen signifierait un retour en arrière et une limitation de la liberté d'un grand nombre de personnes à cause de quelques criminels.'
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