«Je n'exclus rien. Je ne ferme aucune porte.» Invité mercredi soir du JT de France 2, François Bayrou a exprimé très nettement ses nombreux désaccords avec le projet de François Fillon. L'ancien soutien d'Alain Juppé à la primaire n'exclut donc pas de concourir à la magistrature suprême, pour la quatrième fois de sa carrière. «J'ai de l'amitié pour François Fillon depuis longtemps et je veux l'alternance. Le projet de Fillon est dangereux pour l'alternance», a taclé le maire de Pau, qui a cité le libéral Alain Madelin sur le registre: «C'est Robin des Bois à l'envers.
Au lieu de prendre aux riches pour donner aux pauvres, il prend aux pauvres pour donner aux riches!» Avec le projet du député de Paris, «ceux qui ont moins auront moins, et ceux qui ont plus auront plus», a-t-il dénoncé. François Bayrou a notamment mis en parallèle la suppression de l'ISF et la hausse de deux points de TVA pour tous les consommateurs, deux mesures contenues dans le projet Fillon.
L'élu béarnais a annoncé qu'il entamerait dès la semaine prochaine des «rencontres publiques» pour étudier les sujets qui lui posent problème: la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires qui conduira, selon lui, à «ne pas recruter pendant cinq ans », le droit du travail, la réforme de la Sécurité sociale… Les mêmes angles d'attaque que ceux utilisés par la gauche comme par le Front national à l'égard de Fillon.
En intervenant sur une chaîne du service public à une heure de grande écoute, l'ancien ministre centriste, qui a rédigé pendant l'été un livre programme (non publié), veut «lancer le débat » sans rien s'interdire. Ce qui sous-entend qu'il n'est pas dans une phase de ralliement à François Fillon. Le président du MoDem a souligné que la lutte contre les inégalités était «le combat de sa vie».
|