Les syndicats sont hors d'eux. Samedi 24 décembre, à la veille de Noël, le gouvernement a révélé une nouvelle disposition de sa réforme sur l'assurance chômage : une réduction de la durée d'indemnisation de 40 % si le chômage passe sous les 6 %. Ces organisations, dont les rapports sont déjà tendus avec le gouvernement avant la présentation de la réforme des retraites le 10 janvier, sont d'abord ulcérés de la méthode.
« Ce n'est pas acceptable de faire une annonce le 23 décembre sans concertation. C'est vraiment de très mauvais goût », a critiqué lundi Cyril Chabanier (CFTC). « C'est de la pure déloyauté », dénonce Laurent Berger (CFDT). « Un très mauvais cadeau de Noël » pour Denis Gravouil (CGT), « tout simplement scandaleux », selon Michel Beaugas (FO). Objet de cette colère : le projet de décret d'application de la réforme de l'assurance chômage, envoyé aux partenaires sociaux vendredi après-midi.
Comme annoncé fin novembre, ce texte prévoit une baisse de 25 % de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi qui ouvrent des droits à partir du 1er février en métropole. Pour les demandeurs d'emploi qui verront leur durée d'indemnisation réduite, un « complément de fin de droits » (un allongement de la durée) est prévu en cas de dégradation du marché du travail, si le chômage dépasse 9 % ou s'il augmente de 0,8 point ou plus sur un trimestre.
Fait nouveau dans le texte de vendredi, il est envisagé que la durée d'indemnisation soit réduite de 40 % et non de 25 %, lorsque le taux de chômage passe sous les 6 % (il est actuellement à 7,3 %). En présentant la réforme à la presse le 21 novembre, le ministre du Travail Olivier Dussopt avait évoqué la possibilité d'un tel durcissement mais en cas de chômage inférieur à « 5 % », soit le niveau auquel on peut parler de « plein emploi ».
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