Présente aux universités d’été de La France Insoumise à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), le 25 août dernier, l’ex-finaliste PS de la présidentielle s’était proposée comme chef de file d’une liste commune de la Nupes aux élections européennes. Jean-Luc Mélenchon avait aussitôt approuvé sa «contribution à la bataille pour l’union», saluant même son «audace» et son «courage».
Mais passé l’effet de surprise, LFI tempère désormais les ambitions de l’ancienne socialiste. Dans un communiqué publié ce mardi sur le réseau social «X» (ex-Twitter), La France Insoumise a préféré maintenir sa proposition d’une tête de liste «issue d’EELV» avec «la garantie de chacun d’avoir sa place au Parlement européen». Une main tendue qui écarte de fait l’hypothèse Royal. Et qui se heurte au refus répété des Verts, qui ont désigné l’eurodéputée Marie Toussaint pour conduire leur liste autonome.
«On nous a attribué l'intention (...) de former une liste de la France Insoumise ayant à sa tête Ségolène Royal. Ce n'est pas ce que nous avons dit et ce que nous disons. Nous remercions Ségolène Royal d'avoir proposé sa candidature pour une liste d'union car elle permet d'ouvrir une discussion concrète», a ainsi tranché LFI. Ce, alors que, dans un sondage Ifop réalisé le 3 septembre, une liste d’union PS-LFI conduite par Ségolène Royal n’était créditée que de 11% des intentions de vote.
En attendant, les Insoumis commencent à fourbir leurs armes à l’approche du scrutin de juin 2024. La chef de file du mouvement au Parlement européen, Manon Aubry, a ainsi été désignée «coordinatrice de la campagne» des mélenchonistes pour l’union de la gauche. Dans un entretien publié ce mardi dans Politis, l’ancienne tête de liste Insoumise de 2019 a réitéré la volonté du parti de trouver un accord. «Tant que les listes n'ont pas été déposées, il reste un espoir», a-t-elle estimé.
Fin août à Blois, lors de l'université d'été du PS, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure avait d’ailleurs déclaré qu'il ne serait «jamais un obstacle au chemin vers l'union» de la gauche. Mais les socialistes se préparent tout de même à présenter leur propre liste. Lors des différentes réunions de rentrée de la gauche, outre Ségolène Royal, plusieurs personnalités de gauche comme Benoît Hamon (Génération.s ; ex-PS) ou Jérôme Guedj (PS/Nupes) ont appelé à une liste commune pour les européennes de juin 2024.
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