Ceux qui étaient venus voir l’ancien « ogre des prétoires », adepte du bruit et de la fureur lorsqu’il était avocat, ont été déçus. C’est un Éric Dupond-Moretti tout en calme apparent, cravate et costume noirs sur une chemise blanche, qui est apparu à l’ouverture de son procès devant la Cour de justice de la République, ce lundi après-midi.
Il faut dire que le Garde des sceaux inaugurait une première pour un ministre en exercice, comparaissant jusqu’à mi-novembre pour « prise illégale d’intérêts » devant cette juridiction composée de trois magistrats et douze parlementaires, seule habilitée à juger des membres du gouvernement pour des faits commis alors qu'ils sont en fonction. Pas d’esclandre, mais un propos liminaire d’un peu plus de trois minutes déclamé à voix basse… Un propos limpide, offensif, destiné à démontrer toute la combativité que compte afficher le Garde des sceaux ces prochains jours.
« Ce procès est une infamie pour moi et mes proches. Mais c’est aussi un grand soulagement car je suis venu me défendre », a débuté Éric Dupond-Moretti, devant 70 journalistes massés dans une salle du palais de justice de Paris et sous les yeux de ses deux officiers de sécurité… Après une heure et demie à ronger son frein, assis seul derrière une table, prenant des notes, hochant la tête ou tiquant à l’écoute de l’exposé des faits par le président de la cour, « Acquitator » est parti à l’offensive.
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