Nicolas Sarkozy a affirmé samedi, lors du Conseil national de l'UMP, que "désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit", se félicitant de ce que la France soit "en train de changer".
Ces propos ont été jugés "provocants" pour le président de la fédération des usagers des transports publics Jean-Claude Delarue, constatant qu'une grève des conducteurs RATP du RER A de la RATP a provoqué, le 1er juillet, une énorme pagaille en région parisienne, révélant les limites de la loi dite de "service minimum". "La grève est indolore dans les transports publics... surtout pour ceux qui ne les prennent pas", a-t-il ironisé : "en réalité, elle est tout à fait douloureuse, en particulier dans les transports de banlieues".
La déclaration de Nicolas Sarkozy "ne correspond pas à la réalité", a renchéri Jean Sivardière, président de l'autre fédération d'usagers (Fnaut). Usagers et responsables syndicaux ont souligné le risque que les propos du chef de l'Etat "n'incitent précisément à faire grève".
Compte-tenu des mécontentements (retraite, pouvoir d'achat, etc.) "je crois qu'on aura une rentrée difficile", a prédit lundi Jean-Christophe Le Duigou (CGT), alors que la date du 7 octobre a été avancée pour une possible journée nationale d'action. "Encore une fois, c'est un mot de trop du président de la République. Il devrait être beaucoup plus prudent que ça", a mis en garde Jean-Claude Mailly (FO). "Mesurer l'efficacité d'un gouvernement au nombre de grèves correspond à une vision archaïque du dialogue social", a réagi François Chérèque (CFDT).
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