Nicolas Sarkozy a tenté dimanche à Villepinte de donner un second souffle à sa campagne présidentielle et créé la surprise en exigeant des réformes de l'Europe, seule capable à ses yeux de protéger la France. Devant plusieurs dizaines de milliers de partisans enthousiastes, il a étendu à toute l'Europe son credo de président "protecteur des Français" et adressé à ses partenaires européens une série d'ultimatums destinés à protéger l'Europe des flux migratoires non contrôlés et de la "concurrence "déloyale" qui menace son économie.
Première exigence de Nicolas Sarkozy, une "révision", dans les douze mois des accords de Schengen, qui assurent la libre circulation des personnes au sein de l'Europe et contrôlent ses frontières, mais, selon lui, "ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation". Tout à tour, il a exigé un "gouvernement politique de Schengen" et la possibilité de "sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant". Faute de "progrès sérieux", "la France suspendrait sa participation (...) jusqu'à ce que les négociations aient abouti", a-t-il menacé .
Il a aussi exigé à nouveau de l'UE l'adoption d'une version européenne du "Buy American Act", qui impose à l'Etat américain d'utiliser exclusivement des "produits fabriqués en Amérique dans les marchés publics". Faute d'avancée dans les douze mois, "la France appliquera unilatéralement cette règle", a-t-il annoncé.
Il espère maintenant que la mobilisation populaire réussie de Villepinte mette enfin sur orbite sa course à un second mandat. "Aidez-moi, nous avons deux mois (...) deux mois pour bousculer les certitudes, deux mois pour tout renverser", a-t-il conclu. Les personnalités présentes dimanche ont voulu y croire. Parmi elles, Bernadette Chirac, les acteurs Gérard Depardieu et Christian Clavier, l'actrice Emmanuelle Seigner, les chanteurs Enrico Macias et Didier Barbelivien.
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