Après près de deux semaines de grève qui provoquent des pénuries de carburants dans presque un tiers des stations-service de France, les blocages continuent. Malgré les pressions croissantes du gouvernement, la CGT et la direction de TotalEnergies n’ont toujours pas ouvert les négociations, ce lundi, et la grève a été reconduite jusqu’à mardi, a annoncé la CGT, ajoutant que le mouvement était étendu à certaines stations-service. Par la voix de la Première ministre Elisabeth Borne, l’exécutif a de nouveau invité avec insistance les acteurs du conflit « à se mettre autour de la table », lors d’un entretien à la radio RTL. Evoquant les mesures prises pour améliorer l’approvisionnement des stations-service, la Première ministre a assuré, comme le gouvernement depuis plusieurs jours, que la situation devait « s’améliorer au cours de la semaine ».
Elisabeth Borne réunira par ailleurs lundi soir à Matignon quatre ministres concernés par les difficultés d’approvisionnement, alors que les prix des carburants routiers ont flambé la semaine dernière, en particulier le gazole qui a bondi en moyenne de 10 centimes par litre, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique. A son retour d’Algérie, la cheffe du gouvernement tiendra cette réunion avec les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et des Transports Clément Beaune, ainsi qu’avec le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
Le gazole s’affichait en station-service à un prix moyen de 1,8035 euro par litre, soit 10,79 centimes de plus que la semaine précédente, selon des chiffres arrêtés vendredi dernier. En ce qui concerne l’essence, le sans-plomb 95-E10 coûtait en moyenne 1,5914 euro, soit une hausse de 7,29 centimes, tandis que le super sans plomb 95 s’achetait 1,6440 euro, soit 7 centimes de plus.
Sous la pression du gouvernement, inquiet des pénuries constatées dans bon nombre de stations-service, TotalEnergies a proposé dimanche d’avancer à octobre ses négociations annuelles sur les salaires, répondant à la main tendue de la CGT, à condition que les blocages prennent fin dans les raffineries et dépôts de carburants, tandis qu’Esso-ExxonMobil devait réunir les syndicats dès lundi. Un « chantage », a répondu le syndicat lundi, en attendant une prise de position avec les grévistes à la mi-journée.
La situation dans le plus grand groupe pétrolier français, qui contrôle le tiers des stations-service du pays, tranche avec celle chez Esso-ExxonMobil, dont les deux raffineries sont à l’arrêt mais chez qui une réunion doit avoir lieu avec les syndicats dès lundi. « TotalEnergies essaie d’imposer une suspension de la grève avant toute réunion de négociation et donc avant toute proposition d’augmentation salariale. Cette tentative est perçue comme un chantage par la CGT et ne garantit en rien la satisfaction des revendications exprimées et donc la reprise du travail », a estimé le syndicat dans un communiqué.
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