Pendant une heure, mercredi 12 octobre, le chef de l’État a répondu aux questions internationales et aux pénuries de carburants qui touchent la France, alors que le blocage des raffineries se poursuit. Emmanuel Macron a d’abord abordé le sujet de la Russie et de Vladimir Poutine . Il a refusé de parler de la Russie comme d’un État terroriste. Ainsi, Moscou « a fait le choix de déclencher une guerre unilatérale contre un pays voisin », c’est « un État qui a décidé de faire la guerre, qui tue (…), qui agresse et qui a violé la souveraineté de l’Ukraine », a lancé le locataire de l’Élysée. Le président a dénoncé des « crimes de guerre qui, aujourd’hui, laissent des traces » et a réitéré son souhait que Vladimir Poutine cesse cette guerre, respecte l’intégrité territoriale de l’Ukraine et revienne autour de la table des discussions.
Emmanuel Macron a insisté sur le fait que la France n’est « pas partie prenante de la guerre », mais il a indiqué que « cela fait partie des risques ». Il souhaite « éviter toute escalade du conflit », pour qu’il ne s'étende pas aux pays voisins de l’Ukraine, et empêcher que la Russie n’utilise une arme chimique ou nucléaire. Sur ce dernier point, le chef de l’État a été clair et a promis de « dire la vérité » aux Français. Il a indiqué que « la dissuasion nucléaire fonctionne » et que la France disposait également de la bombe atomique. « Moins on en parle, plus on est crédible », a-t-il laissé comprendre.
Le samedi 8 octobre, le pont de Crimée a été partiellement détruit , après plusieurs explosions. Emmanuel Macron a rappelé que « cette attaque n’a pas été revendiquée » et que les bombardements massifs russes qui ont suivi en représailles marquent « une phase inédite depuis le début du conflit ». « On a tué des civils de manière résolue avec un tel niveau de bombardements, mais on a aussi fait sauter ce qui permet d’électrifier, ce qui permet de se chauffer » en Ukraine. « Et donc, l’objectif de la Russie, ces derniers jours, très clairement, c’est de (...) briser la résistance ukrainienne », a-t-il conclu.
Sur la politique intérieure, le président de la République a prévu un retour à la normale « dans le courant de la semaine qui vient » sur les carburants. « Il s’agit de conflits sociaux dans deux entreprises (…) qui ont fait des profits importants, parce que le contexte est bon pour ces entreprises qui ont beaucoup distribué à leurs actionnaires », a-t-il prévenu. Emmanuel Macron a de nouveau appelé « à la responsabilité » de la direction de TotalEnergies et de la CGT. Sur les réquisitions , le chef de l’État a estimé qu’« il fallait le faire parce qu’on ne peut pas laisser le pays bloqué ».
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