"Fatigué" de s'entendre dire que son salaire a été augmenté de 52% l'an passé, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a pris mardi les réseaux sociaux à témoin pour expliquer que sa rémunération était "constante depuis 2017" et "moins élevée" que celle des "autres majors" européennes et américaines. "Je suis fatigué de cette accusation de "m'être augmenté de 52%" - voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017" écrit mardi sur Twitter M. Pouyanné (@PPouyanne) en publiant un tableau montrant l'évolution de sa rémunération depuis 2017, alors que son groupe se trouve en plein conflit salarial avec plus de 20 jours de grève de la CGT dans certaines raffineries du groupe.
Selon ce document, tiré des chiffres publiés chaque année dans le rapport annuel du groupe, le dirigeant a bien été augmenté de 51,7% en 2021, à 5.944.129 euros. Mais cette hausse fait suite à une baisse de 36,4% de sa rémunération en 2020, reflétant une amputation salariale qu'il s'est "volontairement" appliquée pendant la crise sanitaire et au recul de la part variable de son salaire cette année-là lié aux résultats du groupe. En 2020, sa rémunération avait diminué à 3,91 millions d'euros.
Insatisfaits par l'accord signé entre la direction et deux syndicats majoritaires, les cinq sites du géant pétrolier ont reconduit le mouvement de grève, qui ralentit les approvisionnements en carburants des stations-service françaises. Leurs employés réclament 10 % de revalorisation salariale. La direction leur propose une augmentation des salaires de 7 %, dès le mois prochain, en supplément d'une prime fluctuant entre 3 000 et 6 000 euros. « Les grévistes votent tous les jours (pour une éventuelle reconduction de la grève, ndlr). Pour l'instant, il n'y a pas de solution, puisqu'il n'y a pas de perspective de rouvrir une négociation », explique Philippe Martinez, secrétaire générale de la CGT, mardi sur RTL . D'après la tête de la confédération syndicale, « au-delà de Total, la question des salaires est largement partagée dans l'ensemble du pays ». En ce sens, Philippe Martinez demande à ce que le Smic soit rehaussé.
En dépit de trois augmentations du Smic ces derniers mois, « les fins de mois restent difficiles », argue Philippe Martinez, qui plaide pour une nouvelle revalorisation. « On demande à relever le plancher qui correspond au Smic, avec un minimum de 2 000 euros. Cela correspond aujourd'hui à une augmentation de 300 euros (…) On demande, ce qu'on appelle une échelle mobile des salaires, c'est-à-dire de relever le plancher pour tous les étages, en fonction de l'inflation. Évidemment, on ne s'occupe pas que des smicards, il faut qu'il y ait une augmentation à tous les niveaux », a-t-il proposé.
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