Véran tente d'éteindre la polémique lancée par le ministre des Relations avec le Parlement sur les conséquences de la réforme des retraites sur les femmes. Franck Riester avait avancé lundi soir qu'elles seraient "un peu pénalisées" par le report de l'âge légal, qui passera à 64 ans en 2030. "Je ne considère pas que les femmes seront pénalisées" par le recul de l'âge de départ a avancé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement ce mardi soir sur BFMTV.
La déclaration de Frank Riester entre en contradiction directe avec les éléments de langage utilisés jusqu'alors par le gouvernement. Lors de sa présentation du projet, la Première ministre avait affirmé que la réforme devait réduire les écarts de pensions entre les hommes et les femmes, mais n'avait pas indiqué que les femmes devraient, en moyenne, travailler jusqu'à un âge plus avancé. "Nous protégeons les femmes qui ont une carrière incomplète et hachée, les femmes qui ont commencé à travailler tôt, les femmes qui ont des petites pensions", a d'ailleurs répondu Élisabeth Borne lors des questions au gouvernement ce mardi après-midi, citant notamment la prise en compte des trimestres de congé parental.
Selon Frank Riester, "les femmes, pour atteindre leur durée de cotisation, utilisent notamment des trimestres validés par enfant (...). Évidemment, si vous reportez l’âge légal (à 64 ans), elles sont un peu pénalisées".
Selon l'étude d'impact que BFM Business s'est procurée ce lundi, les femmes seront en effet plus touchées que les hommes par le report de l'âge de départ à la retraite. Elles devront travailler en moyenne 7 mois de plus contre seulement 5 mois pour les hommes. Conséquence directe, mais cette fois positive: puisqu'elles vont être contraintes de travailler plus longtemps, leurs pensions vont augmenter davantage que celles des hommes grâce à cette réforme. Toujours selon l'étude d'impact, les femmes vont voir leur retraite augmenter de 1% à 2,2 % en fonction des générations concernées, contre seulement 0,2 % à 0,9 % pour les hommes.
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