Trois jours après la promulgation de la contestée réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est exprimé devant les Français ce lundi 17 avril. L’objectif était notamment de tenter de relancer son second quinquennat et d’en finir avec l’atmosphère de crise politique et sociale qui secoue le pays depuis le début de l’année. Sans surprise Emmanuel Macron a débuté par défendre la réforme des retraites. « Ces changements étaient nécessaires pour garantir la retraite pour chacun et produire plus de richesse pour notre nation », a-t-il souligné, « alors que le nombre de retraités augmente » tout comme « notre espérance de vie ».
« Pour autant cette réforme est-elle acceptée ? À l’évidence, non », reconnaît-il. « Malgré les mois de concertation, un consensus n’a pas pu être trouvé. Je le regrette et nous devons tirer tous les enseignements » de cette « colère qui s’est exprimée ». Il ne faut pas « être sourd », mais « la réponse ne peut être ni dans l’immobilisme, ni dans l’extrémisme ». « La porte sera toujours ouverte » aux syndicats a-t-il ajouté.
Le travail, la justice et le progrès : voici les trois prochains chantiers sur lesquels veut se pencher Emmanuel Macron après la séquence sur la réforme des retraites. Sur la première, le chef de l’État souhaite un « nouveau pacte de la vie au travail construit dans les semaines qui viennent par le dialogue social ». Et de citer pêle-mêle l’ouverture de négociations sur les « revenus des salariés », la progression des « carrières », le partage de « la richesse », l’amélioration « des conditions de travail », « l’usure professionnelle », « l’emploi des seniors », ou encore les « reconversions ». Il met également en avant la réindustrialisation et évoque « la planification écologique qui sera dévoilée d’ici à l’été ». Emmanuel Macron s’engage à aller « vers un nouveau modèle productif et écologique, dans l’agriculture, le bâtiment, l’économie circulaire, les transports, l’énergie et les technologies », afin d’être notamment « mieux parés face aux événements climatiques, comme la sécheresse estivale »
« Deuxième chantier, celui de la justice et de l’ordre républicain et démocratique », a-t-il déclaré. « L’État de droit est notre socle. II n’y a pas de liberté sans lois, ni sans sanctions envers ceux qui transgressent le droit des autres », a insisté Emmanuel Macron. « Nous continuerons à recruter plus de 10 000 magistrats et agents », poursuit-il, préparant à des « annonces fortes dès le mois de mai » pour « lutter contre toutes les formes de délinquance et toutes les fraudes ». Le « contrôle de l’immigration illégale » fait également partie de ce programme, « tout en intégrant mieux ceux qui rejoignent notre pays ».
Le dernier volet mis en avant concerne le progrès pour mieux vivre. « Je veux que chacun d’entre vous retrouve la certitude que nos enfants pourront bâtir une vie meilleure. Et ce sont nos services publics qui devront porter cette espérance, de la petite enfance au grand âge », affirme Emmanuel Macron. Cela passe d’abord par l’éducation nationale, qui « doit renouer avec l’ambition d’être une des meilleures d’Europe. » Il l’assure, « dès la rentrée, notre école va changer à vue d’œil : pour les enseignants, qui seront mieux rémunérés et auront plus de liberté, pour les élèves, qui seront davantage accompagnés en français et en mathématiques pour leurs devoirs, et pratiqueront plus de sport à l’école : pour les parents qui verront le remplacement systématique des enseignants absents. »
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