Jeudi 20 avril, Emmanuel Macron se déplace dans l'Hérault dans le cadre d'une visite consacrée à l'éducation. Et ce, alors qu'il a été copieusement hué et conspué par des manifestants lors de son passage, mercredi, en Alsace. Le chef de l'État peu avant la mi-journée au collège Louise-Michel de Ganges, à une heure au nord de Montpellier, où il s'entretiendra avec des professeurs, des élèves et des parents d'élèves. Pour ce déplacement consacré à la préparation de la rentrée scolaire de septembre, il est accompagné du ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, et de la secrétaire d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Mirallès. L'occasion pour le président d'aborder « trois axes » pour « poursuivre la transformation de l'école publique », selon l'Élysée.
Dès la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait avancé deux pistes pour répondre au problème d'attractivité du métier d'enseignant : d'un côté une hausse « inconditionnelle » de 10 % des salaires, et l'autre une augmentation liée à de nouvelles missions, appelée « pacte ». L'idée est accueillie avec circonspection sur le terrain, et toutes les organisations syndicales avaient claqué la porte des négociations en mars sur la partie « pacte », refusant le « travailler plus pour gagner plus ».
Un bruyant comité d'accueil d'environ 1 000 personnes scandant « Macron démission » a investi la place de l'hôtel de ville de Ganges, deux heures avant l'arrivée du chef de l'État dans cette commune de l'Hérault. « GARDAREM les retraites, la démocratie, la planète » (« gardons » en occitan, NDLR), affirmait une grande banderole sous un soleil radieux, au milieu de manifestants porteurs pour une majorité de chasubles des syndicats CGT et Unsa et de drapeaux CGT ou FSU. Sur le balcon de la mairie de cette commune à une heure au nord de Montpellier, sur les contreforts des Cévennes, une autre banderole demandait, elle, la réouverture de la maternité de ce bourg de 4 200 habitants désormais fermée.
« À bas, à bas, la Ve République », « et on ira, et on ira, et on ira jusqu'au retrait », « et nous, aussi, on va passer en force », chantait la foule, évoquant encore une fois la réforme des retraites promulguée vendredi dernier après sa validation par le Conseil constitutionnel. Parmi les manifestants, certains sont arrivés en portant un cercueil frappé du mot « démocratie », entouré de tout un cortège de personnes brandissant des ballons noirs en signe de deuil.
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