L'audition aura duré trois heures et à son terme, le rapporteur de la commission d'enquête sur le fonds Marianne, Jean-François Husson, a considéré que des questions « rest[aient] en suspens ». Un sentiment partagé par le président de la commission, Claude Raynal. Pendant toute la durée de l'audition, les deux sénateurs ont cherché à obtenir de Marlène Schiappa des réponses aux interrogations entourant l'attribution des subventions de l'État à des associations présentant des projets défendant les valeurs républicaines laïques.
La secrétaire d'État chargée de la Vie associative était questionnée essentiellement sur les deux plus grosses subventions, celle – de 355 000 euros – allouée à l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), et celle – de 330 000 euros – attribuée à Reconstruire le commun. Dans un cas comme dans l'autre, Marlène Schiappa a expliqué, devant la commission, qu'elle n'avait pas pris part au processus de sélection des associations subventionnées.
Les sénateurs, de leur côté, ont pointé des incohérences, sur ce point, dans les explications données par la membre du gouvernement. Pour eux, il apparaît très étonnant que la ministre n'ait jamais été informée par son cabinet de l'évolution du processus de sélection. À cela, Marlène Schiappa répond qu'elle travaille « en symbiose » avec son directeur de cabinet, à qui elle accorde toute sa confiance. Mise face à des contradictions, notamment en termes chronologiques, Marlène Schiappa a également affirmé, à plusieurs reprises, ne pas comprendre les questions qui lui étaient posées ou ne pas se souvenir d'événements auxquels il était fait référence, notamment le fait que des membres de son cabinet aient reçu Mohamed Sifaoui, le président de l'USEPPM. Elle a assuré la commission du fait qu'elle n'entretenait aucune relation personnelle avec Mohamed Sifaoui et qu'ils ne s'étaient jamais vus dans un cadre autre que strictement professionnel.
Claude Raynal a également souhaité obtenir, de la part de Marlène Schiappa, des explications quant au fait qu'il n'existait pas de rapports du comité de sélection, mais uniquement une liste d'associations avec un montant, qui, d'après le sénateur, aurait pu être modifié après que l'avis a été rendu. Sur ce point, Marlène Schiappa n'a pas apporté d'explication, mais a dit espérer que le travail de la commission d'enquête parlementaire permettrait de clarifier les règles d'usage des comités de sélection.
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