Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en route pour le sommet de l'Otan à Vilnius, a dénoncé mardi « l'indécision » et « la faiblesse » de l'Otan dont les hésitations sur l'adhésion de l'Ukraine encouragent, selon lui, la « terreur » russe contre son pays. « Il semble qu'il n'y ait aucune volonté ni de donner à l'Ukraine une invitation à l'Otan, ni d'en faire un membre de l'Alliance », a déclaré M. Zelensky sur Twitter. Il a jugé « absurde » que son pays n'ait pas de calendrier d'adhésion, estimant que cela encourageait Moscou à « continuer sa terreur » en Ukraine. « L'indécision est une faiblesse », a-t-il lancé.
« C'est sans précédent et absurde, quand aucun calendrier n'est fixé ni pour l'invitation, ni pour l'adhésion de l'Ukraine », a martelé le chef de l'État ukrainien. « Cela signifie qu'il reste une fenêtre d'opportunité pour marchander l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan lors de négociations avec la Russie », ce qui encourage Moscou à « continuer sa terreur » contre son voisin, a encore fait valoir M. Zelensky.
La réunion des trente-et-un dirigeants des pays de l'Alliance a lieu mardi et mercredi à Vilnius, à 35 kilomètres de la frontière avec la Biélorussie, alliée de Moscou, et non loin de l'enclave russe de Kaliningrad. M. Zelensky, qui doit y rencontrer son homologue américain Joe Biden mercredi, a réclamé des engagements sur les perspectives d'adhésion de son pays de la part des Occidentaux. « L'Ukraine mérite de faire partie de l'Alliance. Pas maintenant car maintenant, c'est la guerre, mais nous avons besoin d'un signal clair et ce signal est nécessaire dès maintenant », a-t-il insisté à la veille du sommet.
Tous les pays membres reconnaissent que cette perspective n'est pas envisageable tant que la guerre dure. Elle serait de fait synonyme de conflit mondial : l'article 5 de l'Alliance stipule qu'une attaque contre un membre est une attaque contre tous les membres. Le Kremlin, de son côté, a déjà mis en garde l'Otan sur les conséquences « très négatives » pour la sécurité européenne d'une adhésion de l'Ukraine. Cette perspective avait été utilisée comme justification par Vladimir Poutine pour lancer son invasion.
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