Le terme a été répété trois fois pour bien qu’il soit compris : « l’ordre, l’ordre, l’ordre ». Telle est la devise sur laquelle Emmanuel Macron mise désormais pour les mois à venir. Lors de son interview ce lundi 24 juillet, le chef de l’État a justifié cette perspective par l’expérience tirée des émeutes qui ont éclaté dans le sillage de la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier à la fin du mois de juin.
Un drame dont il n’a nullement fait mention durant sa demi-heure d’entretien. « Notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à tous les niveaux et d’abord dans la famille », a expliqué le président de la République, souhaitant que ce principe d’ordre républicain s’applique à divers secteurs de la société. Ainsi, il a indiqué vouloir ouvrir « dès la fin de l’été » le « chantier » de « l’autorité parentale ». Ce qui passe selon lui par la nécessité de « responsabiliser certaines familles, mais aussi accompagner d’autres familles qui sont dans la détresse » et « réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre ». Une certitude acquise en observant le profil des émeutiers, très souvent mineurs et issus de familles monoparentales.
Le mouvement de protestation des policiers, parti de Marseille après l'incarcération d'un de leurs collègues, s'est poursuivi et propagé mardi, assurent les syndicats, même si les conséquences concrètes et l'ampleur précise de la mobilisation restent difficiles à évaluer. Tout est parti de la mise en examen et du placement en détention provisoire en fin de semaine dernière d'un policier d'une brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme lors des émeutes urbaines qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre.
"On a eu quelques arrêts maladie de fonctionnaires d'abord, effectivement d'unités de voie publique, puis il y a eu un effet de contagion très, très rapide", a affirmé mardi à l'AFP Eddy Sid, délégué Unité SGP Police-Force ouvrière. "Aujourd'hui, ça concerne l'intégralité de Marseille", poursuit-il. Et "depuis deux jours, ça s'est diffusé dans le Vaucluse, les Alpes-Maritimes, le Gard ou le Var", affirme de son côté Bruno Bartoccetti, en charge de la zone Sud chez Unité SGP Police FO, évoquant "300 à 500 arrêts maladie" mardi dans les Bouches-du-Rhône, où les effectifs de la sécurité publique sont d'environ 4.200 fonctionnaires.
En région parisienne, Unité SGP Police FO, qui avait appelé les fonctionnaires à se mettre en service minimum, recensait à la mi-journée mardi plus de 120 unités impactées, surtout de la voie publique. A Nice, le fonctionnement de deux commissariats sur quatre était aussi perturbé mardi, selon la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes. "C’est difficile d’avoir des chiffres, je peux juste dire qu’il y en a énormément", explique de son côté Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale, majoritaire, évoquant les arrêts maladie de ses collègues.
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