Emmanuel Macron a tenté de se poser en garant de l'ordre. "Avoir une France plus forte, c'est aussi assurer l'ordre", a-t-il lancé. L'autorité va avec l'émancipation et l'ordre avec le progrès, insiste-t-il. "L'ordre, en contrôlant mieux nos frontières. L'ordre, en luttant contre les incivilités. L'ordre en luttant contre la drogue. L'ordre, en luttant aussi contre l'islam radical." Mais sur tous ces points, le chef de l'État a davantage défendu son bilan et fait peu de nouvelles annonces, si ce n'est la mise en place de dix opérations place nette par semaine pour lutter contre le trafic de drogue. Avec 4.000 points de deal en France, il faudrait donc sur le papier près de huit ans pour tous les éradiquer, avec un taux de réussite de 100 %.
Emmanuel Macron est aussi revenu sur les émeutes de fin juin début juillet. "Il y a eu une réponse implacable de l'État et de la justice", se félicite-t-il. Mais ce n'est pas un sujet d'immigration pour le président. Six mois après, l'explication réside dans le fait que ces jeunes étaient souvent sans école, avec la réforme du baccalauréat, et qu'ils ne partaient pas non plus en vacances. L'entourage du chef de l'État assurait que ce "rendez-vous avec la Nation" serait un nouveau souffle. Il n'aura été qu'une respiration. Sur la forme, le chef de l'État a maîtrisé l'exercice avec habileté. Une courte introduction, des réponses concises et un timing respecté... Mais alors qu'il demande de l'audace à son gouvernement, Emmanuel Macron n'a sur le fond pas surpris.
Le chef de l'État a défendu son bilan, a promis un meilleur futur qu'aujourd'hui et il a fait des annonces sur l'école comme la possible généralisation de la tenue unique en 2026. Mais sur plusieurs enjeux de taille, tel que la baisse de la natalité ou l'élargissement du champ du référendum aux questions de société, le Président a entretenu le flou.
Conséquence : son cap n'a pas gagné en clarté. "Pas de changement de cap mais la poursuite du dépassement", a insisté Emmanuel Macron. Il s'est d'ailleurs employé à parler aux électeurs de droite, faisant ici appel au "bon sens", déclarant vouloir "que la France reste la France". Une façon d'essayer de séduire, sans toutefois donner de véritable preuve d'amour.
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